Les frontaliers dans le Nord-lorrain

Où en sommes-nous ?

Le Luxembourg est dépendant de la main d’œuvre de ses voisins. En 2024, pour près de 522 650 emplois au Grand-Duché du Luxembourg, 44% sont pourvus par des frontaliers, dont 24% par des Français. Ces derniers constituent 70% des nouveaux frontaliers depuis 2020.

Entre 2020 et 2024, on compte 13% de frontaliers en plus. Le rythme est inférieur à celui observé pendant la dernière décennie (+22% entre 2014 et 2019).

Les CC du Pays-Haut Val d’Alzette et de Cattenom et Environs sont les plus dépendantes de l’économie luxembourgeoise, avec des parts respectives d’environ 80% et 70% de frontaliers dans leurs actifs occupés.

La CCCE est cependant l’intercommunalité avec la plus faible évolution sur les 4 années. Elle est un pôle d’emploi important avec la centrale nucléaire (plus de 3 000 emplois) et l’implantation du siège de l’intercommunalité sur la commune de Cattenom, ce qui peut expliquer l’évolution plus faible du nombre de frontaliers. On peut parler d’un effet de « saturation du réservoir d’actifs » pour le Luxembourg.

On retrouve les plus fortes évolutions sur les intercommunalités plus rurales comme Cœur du Pays Haut (+21%) et Damvillers-Spincourt (+23%). Ces évolutions plus importantes sont dues à un nombre de frontaliers plus bas que dans les autres intercommunalités.

63% des nouveaux frontaliers depuis 2020 proviennent des trois agglomérations (Grand Longwy, Porte de France Thionville et Val de Fensch) et du Pays-Haut Val d’Alzette. Porte de France Thionville et Grand Longwy comptent désormais toutes les deux plus d’un actif sur deux travaillant au Luxembourg, le Val de Fensch plus d’un actif sur trois.

Malgré une évolution du nombre de travailleurs frontaliers plus faible que les années précédentes, le rayonnement du Luxembourg continue de s’étendre sur le Nord-lorrain. En 2024, on compte 124 160 frontaliers français, dont 90 600 sur le Nord-lorrain.

En 2009, les communes avec des taux de frontaliers supérieurs à 30% sont principalement situées le long de la frontière Luxembourgeoise.

Aujourd’hui, les communes dont 1 actif sur 3 travaille au Luxembourg sont de plus en plus nombreuses. Mais cela ne traduit pas forcément l’arrivée de nouvelles populations sur le territoire.

Selon l’INSEE, 77% des nouveaux frontaliers d’une année travaillaient en France l’année d’avant.

Le COVID-19 et la dégradation du contexte économique depuis 2022 peuvent expliquer la présence des travailleurs frontaliers de plus en plus loin de la frontière : des populations déjà installées quittent leur emploi en France pour traverser la frontière ; certains ménages cherchent un meilleur confort de vie dans des communes plus rurales ; le télétravail peut également être un outil permettant de limiter ses déplacements domicile-travail (lorsque c’est possible).

Pour conclure, bien que l’évolution de travailleurs frontaliers depuis 2020 sur le nord-lorrain soit plus faible que les années précédentes, leur nombre continue de croître malgré tout. Cela engendre de nombreuses pressions sur le territoire, que ce soit au niveau de la mobilité (engorgement et saturation des grands axes) ou bien du logement (hausse du prix à l’achat), pouvant devenir à terme un problème pour les populations cherchant à s’installer sur le territoire.

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